Le projet initial de loi de finances pour 2025 prévoyait une cure d’austérité sans précédent pour des dispositifs clés de la transition écologique : – 1Md€ pour le Fonds vert des collectivités ; -300M€ pour la décarbonation de la chaleur, -1Md€ pour les aides à la rénovation énergétique , -500M€ pour les aides à l’achat de véhicules électriques, hausse drastique des taxes sur l’électricité. Des coupes budgétaires sans précédent totalement irresponsables tant elles auront des répercussions coûteuses et durables sur le climat, sur le pouvoir d’achat, sur l’industrie et l’emploi, et sur la trajectoire d’électrification dont nous avons tant besoin.
Mais ce n’est pas tout, ce budget était aussi une attaque en règle contre les collectivités territoriales. Le gouvernement entendait en effet imposer 10 milliards d’euros de prélèvements aux collectivités et à leurs groupements pour 2025 : des mesures injustes dont l’ampleur est inégalée et qui menacent directement l’action des collectivités et des services publics de proximité au service des Français !
Lors du passage de ce budget à l’Assemblée nationale, je me suis donc battue en commission avec l’ensemble des députés du groupe Écologiste et Social pour contrer ces violents coups de rabots. Nous avons réussi à faire annuler la taxe sur l’électricité, totalement contradictoire avec une transition juste. En effet, on ne peut pas dire à nos concitoyens qu’il faut électrifier l’économie et leurs usages et en parallèle faire le choix d’augmenter les taxes sur l’électricité ! J’ai également réussi à augmenter le nombre d’agents de l’Etat pour accélérer l’instruction des projets d’énergies renouvelables dans les territoires, mais aussi à annuler le gel du fonds dédié aux bailleurs pour la rénovation énergétique du parc HLM, qui avait été initié sous le gouvernement d’Elisabeth Borne. Enfin, nous avons réussi à faire rejeter la réforme du gouvernement prévoyant la fin de l’envoi automatique du chèque énergie. Une telle réforme aurait conduit à une hausse du non-recours aux droits et à une explosion de la précarité énergétique, déjà extrêmement forte.
Avec l’ensemble du Nouveau Front Populaire, nous avons travaillé d’arrache-pied sur ce projet de budget pour remettre de la justice climatique fiscale afin de parer à un budget injuste et austérité. Mais, malgré les promesses de dialogue et de concertation du Premier ministre avec tous les groupes politiques de gauche, son « socle commun » main dans la main avec l’extrême-droite a préféré voter contre le budget et revenir à la copie d’origine… Un budget d’origine déjà extrêmement mortifère, et qui ne risque pas de s’arranger maintenant qu’il est examiné par les sénateurs, à majorité de droite, et qui semblent plus enclins à aggraver la dette des ménages les plus modestes qu’à réduire la dette écologique. Nous n’hésiterons donc pas à censurer le gouvernement si celui-ci décide de nous imposer in fine, un tel budget, par 49.3.
Deux victoire toutefois à souligner après notre forte mobilisation : le maintien des crédits au niveau de 2024 du Fonds Chaleur de l’ADEME, pour le développement de projets de production de chaleur et de froid renouvelables, que le gouvernement souhaité réduire à peau de chagrin, et l’abandon d’une partie de la hausse des taxes sur l’électricité.