La commission des Affaires économiques a apporté des corrections nécessaires à la proposition de loi de programmation énergétique, dite Gremillet, dont le texte issu du Sénat était un contresens énergétique : déséquilibré, tourné vers le passé, truffé de dispositions dogmatiques sur le nucléaire, et ignorant presque totalement les leviers d’avenir que sont les énergies renouvelables, la sobriété ou l’efficacité.
Le travail mené en commission a permis d’écarter plusieurs dispositions problématiques, en particulier sur la relance du nucléaire. Si les mesures de programmation en faveur des énergies renouvelables restent en deçà de ce qui serait nécessaire, elles ont au moins été préservées.
Ce n’est pas encore un texte digne d’une programmation énergie et climat, ce n’est pas non plus la planification énergétique que les écologistes appellent de leurs vœux, mais c’est désormais une base de travail pour la suite des débats en hémicycle.
Outre une droite et une extrême-droite qui persistent à bloquer toute ambition climatique – entre techno solutionnisme aveugle, culte du tout-nucléaire et rejet systématique des renouvelables –, cette séquence confirme, une nouvelle fois, qu’une majorité politique existe pour construire une stratégie énergétique à la hauteur des défis.
Écologistes, socialistes, insoumis, et parlementaires du socle gouvernemental qui ont travaillé sérieusement sur les enjeux énergétiques et sont conscients des réalités techniques, industrielles et climatiques du pays, peuvent se retrouver autour d’objectifs communs.
Nous l’avions déjà démontré en 2024 lors de l’examen en commission de notre proposition de loi de programmation énergie-climat, portée dans le cadre de la niche parlementaire du groupe Écologiste, qui avait permis de structurer un vrai débat. Cette dynamique se confirme aujourd’hui.
Il appartient maintenant au rapporteur Antoine Armand et au Gouvernement de se mettre à l’écoute de cette majorité de fond et de construire, en séance, un texte cohérent, lisible et crédible pour aboutir. Un texte qui s’appuie sur les seuls leviers disponibles dans les 20 prochaines années pour accélérer la décarbonation et répondre aux enjeux de sécurité d’approvisionnement énergétique : réduction des consommations, efficacité énergétique et production d’énergies renouvelables.
La transition énergétique mérite mieux que des postures politiques : elle appelle des choix clairs, cohérents et réalistes !