Lors de l’audition du Président du groupe La Poste en commission des Affaires économiques, je suis intervenue pour dénoncer la stratégie de casse de ce service public.
D’abord, en ce qui concerne leur présence territoriale. Pour prendre l’exemple de ma circonscription : sur 9 communes, 5 d’entre-elles ont subi des fermetures de bureaux de poste ces cinq dernières années, et ce, malgré la forte mobilisation des citoyen·ne·s et des élu·e·s locaux. Ce problème est systémique : des départements comme les Côte-d’Or, la Haute-Saône, l’Indre-et-Loire, les Vosges, l’Yonne, l’Allier ou encore la Meuse ont chacun perdu plus de 30% de leurs bureaux. Alors oui, les territoires prennent le relai, notamment les commerçants ou les municipalités. Mais ce n’est pas sans conséquence : la qualité du service n’est plus la même. Un commerçant ne peut pas réaliser le même rôle de conseil et d’accompagnement qu’un·e salarié·e de La Poste. Cette situation est d’autant plus incompréhensible, qu’il y a un an, le gouvernement s’est engagé à injecter annuellement 500 millions d’euros afin de permettre à l’entreprise de poursuivre l’exercice de ses missions de service public. Or, aujourd’hui la situation continue de se dégrader partout en France, en zone rurale, urbaine et péri-urbaine.
Ensuite, le deuxième écueil évoqué a été celui de la dématérialisation des services et des modes de paiement, notamment en termes d’impact sur les populations les plus éloignées du numérique : pour les personnes âgées ou en fracture numérique et sociale, comment leur expliquer qu’il est aujourd’hui impossible de payer en espèce des timbres dans certains bureaux de poste ou de remplir un courrier avec accusé de réception sans passer par une machine ?
Pour finir, j’ai évoqué la politique du chiffre mise en place qui provoque une perte de sens importante, à la fois pour les anciens salariés qui voient leurs missions fortement se dégrader, mais aussi pour les nouveaux qui cumulent les contrats en intérim ou en CDD. À Nantes, par exemple, La Poste a été condamnée en cassation à verser 1,3 millions d’euros d’indemnités à des ex-salariés, pour cumul abusif de contrats précaires. En travaillant pour La Poste, le sentiment de participer à un service public n’est donc plus une évidence, bien au contraire…
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