Cela fait 20 ans que la loi sur le handicap a été adoptée.
20 ans, le moment de faire un bilan !
Quels espoirs, quels changements réels cette loi a-t-elle soulevés ?
Quels chantiers ont été repoussés, abandonnés ?
La situation des personnes en situation de handicap s’est-elle réellement améliorée en 20 ans ?
Régulièrement interpellée par différents acteurs associatifs ou institutionnels sur la dégradation des conditions de vie des personnes en situation de handicap, qu’il s’agisse des plus jeunes, des aidants ou encore des plus âgés, nous avons saisi l’opportunité d’une mission d’évaluation de la loi de 2005, menée par mon collègue Sébastien Peytavie (député de Dordogne), pour aller à la rencontre des différent•es acteurs•rices dans ma circonscription, mais aussi au-delà. Nous avons été rejoints par mon collègue Jean-Claude Raux (député du nord du département de Loire-Atlantique) lors de cette journée du lundi 2 juin dernier, particulièrement riche d’échanges.
De l’école, à l’accès à la culture et au sport : une journée à la rencontre des acteurs/trices sans qui rien ne serait possible !
Retour sur une journée de visites sur ma circonscription, à l’écoute du terrain et de l’expertise de celles et ceux qui agissent au quotidien
D’abord, à Nantes-Sud, nous avons été accueillis par les professionnels (enseignants, AESH, soignants…) du Centre de Scolarité Adapté du lycée Les Bourdonnières, accompagnés de Marie Haloun, ancienne élève de l’établissement. Un exemple innovant et très convaincant d’internat, qui permet à 8 lycéen•ne•s en situation de handicap de suivre une scolarité ordinaire grâce à une équipe professionnelle qui œuvre avec conviction, osant pousser les barrières. Le lycée accueille par ailleurs 50 élèves en situation de handicap au total.



À l’issue de cette visite, nous avons poursuivi nos échanges autour des thématiques de la culture et des loisirs en rencontrant les membres du bureau du réseau associatif T’Cap. Ce réseau, qui regroupe plus de 300 structures engagées, œuvre activement pour favoriser l’accès des personnes en situation de handicap à la vie sociale, culturelle et sportive.
Une action déterminée sur le terrain, documentée par le biais des programmes de recherche et nourrie par de riches partages d’expérience européens. Un engagement fort et essentiel, mis en danger l’année dernière par des difficultés financières inquiétantes qui ont finalement pu être surmontées, et qui n’empêchent pas d’autres projets enthousiasmant d’être construits et partagés !
Nous avons ensuite été chaleureusement accueillis par le club sébastiennais 3SLHB, où nous avons pu découvrir la pratique du hand fauteuil, une discipline à la fois inclusive et exigeante, qui illustre parfaitement l’importance du sport comme vecteur d’intégration.
En fin de journée, nous avons rencontré plusieurs élus locaux de Bouaye, Nantes, Rezé et Abbaretz, eux-mêmes en situation de handicap. En France, les élu•es en situation de handicap ne représentent que 0,03% des élu•es, preuve s’il en fallait de l’invisibilisation du handicap dans notre société. Ces échanges riches et sincères ont permis de mettre en lumière les obstacles concrets qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions, mais aussi leur détermination à faire évoluer les pratiques et les mentalités au sein de nos institutions. Des témoignages francs, révélateurs des défis encore à relever pour garantir une pleine accessibilité de la vie démocratique.
Puis, nous avons conclu la journée par un temps d’échange public. Car notre rôle en tant que parlementaire est non seulement de voir, d’écouter, d’apprendre mais aussi de poser dans le débat public des sujets totalement majeurs et pourtant invisibilités. Le handicap en fait évidemment partie.
Une première expérience de réunion politique pour beaucoup, mais aussi des personnes venues de loin, des échanges et témoignages poignants qui ont permis de prendre la mesure des réalités vécues par les personnes en situation de handicap et leurs proches aidants : les murs administratifs, la difficulté d’accès à l’emploi, de se loger, d’aller à l’école, d’être soigné… Ils ont rappelé avec force l’urgence d’agir pour une société plus juste, plus accessible et véritablement inclusive.
“Ce n’est pas la déficience qui crée le handicap mais l’exclusion” – Sébastien Peytavie à l’Assemblée nationale en février 2025






Photos : Camille Sauvayre