Cette semaine, en commission des Affaires économiques, nous avons examiné la proposition de loi du sénateur Daniel Gremillet portant sur la programmation énergétique.
Vous le savez : depuis le début de mon mandat, je me bats pour que le gouvernement engage un véritable débat parlementaire sur une loi de programmation énergie-climat. Ce qu’il s’est toujours refusé à faire. Mais voilà que, sous la pression d’une motion de censure déposée par le Rassemblement national, il s’est précipitamment saisi de ce texte venu du Sénat.
Toutefois, soyons clairs : cette proposition ne constitue en rien une véritable loi de programmation énergie-climat. Elle n’a été précédée d’aucun travail d’analyse sérieux, d’aucune étude d’impact, d’aucune concertation. Et sur le fond, le texte sénatorial était un contresens énergétique : truffé de dispositions dogmatiques et techno solutionnistes sur le nucléaire ou le captage-stockage de carbone, ignorant presque totalement les leviers d’avenir que sont les énergies renouvelables, la sobriété et l’efficacité énergétique pour mieux et moins consommer.
En bref : une vision dépassée, dangereuse, incapable de répondre, dans les quinze prochaines années, aux défis majeurs qui sont devant nous : atténuer les conséquences du réchauffement climatique, sortir des énergies fossiles et réduire durablement les factures d’énergie.
Heureusement, lors de l’examen en commission, un travail collectif entre écologistes, socialistes, insoumis, et certains députés de la majorité gouvernementale conscients des réalités énergétiques, industrielles et climatiques, a permis de corriger le texte. Nous avons écarté les dispositions qui visaient à imposer un moratoire sur les renouvelables, ainsi qu’une programmation nucléaire irréaliste, extrêmement coûteuse et longue à mettre en œuvre.
Le texte reste encore largement en deçà de nos attentes, mais une chose est sûre : il sort de la commission avec une base de travail plus sérieuse. Et surtout, une majorité politique existe bel et bien — de la gauche à une partie du socle gouvernemental — pour construire une trajectoire énergétique cohérente, crédible, à coûts maîtrisés.
À l’inverse, la droite et l’extrême droite cherchent à bloquer toute avancée vers la décarbonation : elles veulent interdire l’éolien, instaurer des moratoires sur toutes les énergies renouvelables. Leur refus d’avancer pour sortir des fossiles est extrêmement dangereux et irresponsable. Ils fragilisent ainsi notre sécurité d’approvisionnement en énergies propres avec le risque d’alourdir durablement nos factures d’énergie.
Il appartient désormais au socle gouvernemental de se mettre à l’écoute de cette majorité de fond, pour faire évoluer le texte en hémicycle. Avec le groupe Écologiste et Social, c’est ce que nous chercherons à construire. Parce que notre seule priorité, c’est de protéger le climat, éviter les coupures et faire baisser les factures.