Depuis un mois, entre deux séances de vote à l’Assemblée, je vous rencontre dans les rues de Bouguenais, de Brains, de Rezé, de Bouaye et de Saint-Sébastien.
La Grande Écoute, c’est une initiative que j’ai lancé mi-octobre, pour venir à votre rencontre. L’idée est simple : vous écouter, échanger, comprendre vos préoccupations, vos frustrations, vos idées, et les faire remonter dans l’hémicycle.
Avec les débats budgétaires autour du Projet de loi de finances (PLF) et du Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) en parallèle, La Grande Écoute est tombée à point nommé. L’actualité politique nationale est dense, souvent décevante, et rarement à la hauteur de ce que nous vivons actuellement. Beaucoup d’entre vous me disent d’ailleurs ne plus vouloir lire ou écouter les informations dans ce contexte anxiogène. Face à cela, en discuter ensemble prend tout son sens.
Lors de nos rencontres, la justice fiscale est souvent revenue, et à raison, puisque c’est un enjeu majeur du budget. La taxe Zucman, qui visait à taxer les ultras-riches, a été rejetée par les députés macronistes et du RN. Le pacte Dutreil, dispositif fiscal permettant aux grandes fortunes de transmettre leurs entreprises avec de larges exonérations a été insuffisamment raboté. Cerise sur le gâteau : le gouvernement a essayé de détourner le solde non consommé de la taxe sur les nuisances sonores aériennes (TNSA), taxe payée par les compagnies aériennes servant à financer les travaux d’insonorisation des riverain•es d’aéroport.
L’urgence écologique, elle aussi, a occupé une place importante dans nos échanges. Plusieurs d’entre vous m’ont d’ailleurs confié demander conseil à leurs petits-enfants pour voter “comme eux”, par souci des générations futures. Et ce souci est plus que légitime : selon un rapport du CITEPA, la France ne réduira ses émissions de gaz à effet de serre que de 0,8 % cette année, alors que les objectifs fixés requièrent une réduction de 5 %. Dans ce contexte, le PLF 2026 inquiète particulièrement : le budget alloué au Fonds vert diminue de près de 650 millions d’euros par rapport à l’année précédente, mettant ainsi en grand danger de nombreux projets locaux de transition écologique.
Beaucoup d’entre vous ont également exprimé leur grande préoccupation sur la montée de l’extrême droite. Et les conséquences se font sentir de manière très concrète : le 30 octobre dernier, les députés du Rassemblement National – soutenus par Les Républicains et Horizons – ont voté pour la révision des accords de 1968 avec l’Algérie. Un vote honteux, intolérable, et révélateur : voilà leurs véritables priorités.
Ces rencontres sont aussi l’occasion de mettre des mots sur l’état de notre démocratie abîmée. Beaucoup m’ont partagé leur déception et lassitude face au contexte politique national. Le non-respect, par le Président Macron, du résultat des législatives de 2024, a durablement entamé la confiance, au point que certain·es n’envisagent plus de voter, même aux municipales.
Elles permettent également d’aborder des réalités locales : un éleveur me faisant part de ces difficultés suite au vol de ses brebis dans le Nord Loire. L’un de vous soulignait justement que l’on met souvent en avant les décideurs politiques, mais rarement les gens ordinaires qui accomplissent pourtant des choses extraordinaires.
L’actualité politique est chargée, et il y aurait encore beaucoup à dire : dé-financement massif de notre système de santé, la suspension de de la réforme des retraites jusqu’à 2027, le désordre méthodique qui règne à l’Assemblée nationale dans les discussions budgétaires. Et c’est précisément pour cela que je souhaite vous rencontrer, vous écouter et vous partager ma compréhension de ce qu’il se passe à l’Assemblée.
Le 2 décembre, je serai au marché de Pont-Saint-Martin et puis le 4 décembre au marché des Couëts à Bouguenais. Vous pouvez également participer à La Grande Écoute en m’écrivant à l’adresse : ecoute.julielaernoes@gmail.com