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Ma réaction au choix du gouvernement d’abandonner la loi de programmation énergie-climat

Dans un entretien au Figaro paru hier soir, le ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, Roland Lescure, a annoncé que le gouvernement avait définitivement abandonné toute volonté de présenter une loi de programmation énergie-climat au Parlement. La nouvelle feuille de route énergétique et climatique que la France devrait se donner ne sera donc pas gravée dans la loi, comme le prévoit pourtant le code de l’énergie.

Alors même que l’Institut Copernicus vient enregistrer un nouveau record de la température mondiale en mars, pour le dixième mois d’affilée, et que le Haut Conseil pour le Climat s’alarme des retards pris par l’État français dans la définition de la planification énergétique et climatique, cette attitude du gouvernement est inconsciente et totalement irresponsable !

Non seulement la France ne peut légalement rester sans loi de programmation énergétique. Mais surtout, adopter une telle loi devrait être une priorité nationale pour donner une légitimité démocratique, un portage politique à la transition énergétique, et de la visibilité et des perspectives afin que toute la société puisse se mobiliser massivement pour relever les défis de demain. Et contrairement à ce qu’affirme le Ministre Lescure, il existe une « voie de passage » – et c’est indispensable – pour cette loi de programmation, si chacun•e prend ses responsabilités et sort des postures. Ce constat, nous l’avons démontré lors de l’examen en commission de la proposition de loi fixant de nouveaux objectifs énergie-climat que j’ai porté dans le cadre de la niche écologiste.

Le gouvernement choisit donc sciemment d’abandonner cette loi de programmation. Une décision qui manifeste clairement le fait qu’Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont définitivement fait une croix sur la lutte contre le réchauffement climatique. C’est très grave ! Ils préfèrent répondre, par tactique politicienne, aux fantasmes réactionnaires sur l’immigration ou l’école, plutôt que de s’attaquer à l’une des questions essentielles, qui nous préoccupe tous•tes pour notre avenir et celui des générations qui suivront, celle de l’urgence climatique dont les conséquences ravagent déjà notre pays et notre planète.

Alors combien de crises énergétiques, d’entreprises et de compatriotes pris à la gorge par la flambée des prix de l’énergie, de catastrophes climatiques, de morts liés aux fortes chaleur et aux canicules, faudra-t-il pour que le gouvernement daigne enfin agir ?!

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