Mardi 2 avril dernier, dans une lettre adressée par sa présidente au Premier ministre, le Haut Conseil pour le Climat a alerté sur les dérives de calendrier autour de l’adoption d’une loi de programmation énergie et climat et sur les risques de recul en matière de politique climatique qu’elles représentent. Le groupe Écologiste dresse ce constat depuis des mois. Nous attendons en vain que le Gouvernement présente au Parlement son projet de loi de programmation énergie climat, alors que l’État était dans l’obligation légale d’adopter un tel texte avant le 1er juillet 2023.
Aussi, devant l’absence de volonté du gouvernement de présenter un tel texte, et parce que sommes conscients de l’urgence et de la responsabilité qui nous incombe, nous avons décidé, en tant que parlementaires, de présenter une proposition équivalente, pour fixer de nouveaux objectifs énergie climat, dans notre niche parlementaire, qui s’est tenue hier.
Cette niche parlementaire écologiste aura permis deux avancées majeures, pour l’interdiction des PFAS et des revenus dignes pour nos agriculteurs, et nous aurions souhaité pouvoir obtenir une troisième victoire pour le climat ! Toutefois, le délai réservé aux niches parlementaires étant extrêmement limité, nous n’avons pas pu débattre de cette proposition de loi sur l’énergie et le climat, faute de temps.
Malgré tout, son examen en commission des affaires économiques la semaine dernière fut l’occasion de démontrer qu’il y a des points fondamentaux sur lesquels nous pouvons toutes et tous nous mettre d’accord, comme la baisse de la consommation, la sobriété et la montée en puissance des énergies renouvelables. Tous celles et ceux qui ont travaillé sérieusement sur ces questions savent que ce sont les seuls piliers pour réduire drastiquement les énergies fossiles et sécuriser notre approvisionnement énergétique dans les dix prochaines années.
Quoi qu’en dise le Ministre Roland Lescure, il existe donc bel et bien une voie de passage pour un texte de programmation énergétique transpartisan et équilibré, si nous nous concentrons sur les leviers fondamentaux pour 2030-2035 et que nous ne nous enferrons pas dans les débats stériles autour du nucléaire.
Avec le groupe écologiste, nous venons de le démontrer ! Je m’en félicite et je vais continuer le travail avec l’ensemble des député.e.s, avec responsabilité et ouverture pour aboutir sur une ou plusieurs initiatives législatives communes, nous permettant de nous donner les moyens de réduire concrètement notre recours aux énergies fossiles, lutter contre le réchauffement climatique et faire face au mur énergétique qui nous attend dès 2030.