Très attendue, la 3ᵉ Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a enfin été présentée le lundi 4 novembre dernier par le gouvernement démissionnaire. Pour rappel, ce document réglementaire définit les modalités d’action des pouvoirs publics pour atteindre les objectifs de la politique énergétique pour répondre à l’urgence climatique.
Une concertation préalable du public sur la PPE a été ouverte pour un mois, jusqu’à hier, lundi 16 décembre. Engagée depuis des mois sur les enjeux de programmation énergétique, j’ai déposé avec la commission énergie et climat d’EELV une contribution à cette concertation pour exprimer le point de vue des Écologistes.
Si la présentation de cette PPE est la bienvenue, après 2 ans de retard et de tergiversations sur la planification énergétique, nous déplorons qu’elle ne réponde ni aux exigences démocratiques et juridiques, ni à l’impératif d’un changement de modèle de société vers plus de soutenabilité.
Malgré le large consensus sur les leviers d’actions pour la décarbonation, cette PPE reste encore bien trop timorée sur les piliers essentiels que sont la baisse des consommations d’énergies et les énergies renouvelables, notamment l’éolien terrestre. Certes, les objectifs sont rehaussés, mais ne sont pas alignés avec nos obligations européennes. De surcroît, les moyens et les actions présentés restent très insuffisants et même contradictoires avec les orientations budgétaires prises par le dernier Gouvernement lors du premier PLF 2025.
Seul le nucléaire est une nouvelle fois le grand gagnant, tant cette PPE lui accorde un poids démesuré, en dépit de ses multiples failles techniques, de son coût exorbitant et de l’absence de garanties de sûreté suffisantes. Nous dénonçons ce choix énergétique, tant nous savons que le nucléaire est dans l’incapacité de jouer un quelconque rôle pour nous sevrer des énergies fossiles sur les deux prochaines périodes successives de 5 ans, couvertes par cette PPE.
Enfin, cette PPE n’a aucune légitimité démocratique et ne repose sur aucune base juridique solide, en l’absence de loi de programmation énergie-climat. Nous appelons ainsi à ce que les débats et la définition de la nouvelle politique énergétique se reconstruisent dans le bon ordre, et que soit présentée cette loi énergie-climat au Parlement, avant l’entrée en vigueur d’une quelconque PPE.
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