Mardi 4 novembre dernier, les ministres de l’Environnement des vingt-sept se sont réunis pour statuer sur le nouvel objectif européen de réduction d’au moins –90 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040. Une réunion décisive, à quelques jours de la COP 30, qui déterminera la capacité de l’Europe à parler d’une seule voix face à l’urgence climatique.
Alors que la trajectoire climatique de l’Union européenne doit être renforcée, la France se tient à un tournant. Pourtant, notre pays semble céder à la frilosité et à l’ambiguïté, affaiblissant la position européenne dans un contexte international de plus en plus hostile à l’action climatique. Hôte historique de la COP21, la France ne peut pas être celle qui freine l’ambition commune.
C’est pourquoi j’ai déposé, le 23 octobre dernier, une proposition de résolution européenne appelant le gouvernement à soutenir sans compromis l’objectif de –90 % et à défendre à la COP 30 une trajectoire crédible et cohérente avec l’Accord de Paris. Cet objectif constitue une étape indispensable pour maintenir la voie vers la neutralité climatique en 2050 et protéger la santé, l’économie et la sécurité des citoyens européens.
Le Conseil des chefs d’Etat et de gouvernement européens du 23 octobre dernier a bien donné son accord de principe à cette cible, mais hier, les ministres de l’Environnement, notamment français, ont poussé pour l’ajout de clauses de flexibilité, notamment la possibilité d’utiliser jusqu’à 5 % de crédits carbone internationaux. Concrètement, cela reviendrait à réduire l’objectif domestique à –85 %, affaiblissant nettement l’ambition réelle. Ce choix interroge. La France peut-elle encore prétendre au leadership climatique en appelant à ces assouplissements ?
Alors que la présidence américaine de Donald Trump marque un recul dramatique de la coopération internationale sur le climat, l’Union européenne doit rester un pilier, et cette force dépend largement du portage de la France. Retrouver une ambition climatique claire et courageuse à la COP 30, c’est non seulement une nécessité politique, mais un devoir historique envers les générations futures…
C’est tout le sens de ma proposition de résolution : faire en sorte que le Parlement français fasse entendre une voix ambitieuse, exigeante et fidèle à l’esprit de l’Accord de Paris, face à un pouvoir exécutif de plus en plus en recul sur l’enjeu climatique.
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