Catégories Billets

« Rembrandt » la folie du nucléaire face à la lucidité de l’art

« Rembrandt » sort en salle cette semaine. Un nouveau film très politique (encore) de Pierre Schoeller avec Camille Cottin et Romain Duris, qui ne laisse pas indifférent. Je l’ai découvert lundi soir dernier en avant-première. Un film sur la lucidité et l’humilité, qui mêle – ce n’est pas banal – l’art et le nucléaire…

Le réchauffement climatique et ses conséquences qui devraient ébranler nos certitudes. La science devrait nous guider, la nature est celle avec laquelle il nous faudra composer. Et voilà qu’irruptent, de façon inattendue, les œuvres du peintre néerlandais Rembrandt, datant du XVIème siècle, dans notre monde aux prises avec l’évolution incontrôlée du climat.

Face aux prévisions météorologiques futures, aux aléas climatiques de plus en plus violents, la caste des ingénieur•e•s du nucléaire semble inébranlable, emmurée dans mille certitudes. Impossible d’interroger la robustesse de nouvelles centrales censées fonctionner dans 50 ans, dans un climat que nous sommes incapables de prévoir aujourd’hui.

Celles et ceux qui tentent d’ouvrir les yeux sont condamnés à se taire ou à être exclus, isolés, traqués, accusés de folie. Fait notable du film : EDF devient « EnF ». Était-ce pour éviter que la caste des nucléocrates se retourne contre le film lui-même ?

Un film inattendu, subtil, qui pose les questions de notre subsistance dans un monde en mutation, et qui nous envoie malgré tout un message d’espoir : non il n’est pas trop tard pour ouvrir les yeux et tracer une autre voie. Mais pour cela il faudra faire changer la folie de camp. Oser voir, accepter de se laisser transcender. 

Difficile pour moi de ne pas faire le lien avec la manifestation à Bure, à laquelle j’ai participé le week-end dernier. Au vu de la joyeuse troupe réunie ce week-end pour lutter contre le projet de Cigéo – jeunes, moins jeunes, paillettes et parapluies jaunes pour se protéger du soleil -, on pourrait opposer leur légèreté  au sérieux des messieurs en costume, diplômés d’écoles d’ingénieurs et employés par l’Andra. Pourtant, la folie semble bien être du côté de ceux qui plaident pour enfouir à 500m sous terre des déchets les plus radioactifs, sans aucune garantie sur les conséquences pour l’habitabilité du territoire, à court, moyen et encore moins à long terme. 

Bref, un film à voir assurément en ce mois de septembre bien chargé !

Laisser un commentaire