Le 6 décembre dernier lors des questions au gouvernement, j’ai interrogé la ministre Agnès Pannier-Runacher sur l’opacité des pratiques de l’industrie nucléaire française vis-à-vis de la Russie et le niveau de notre dépendance à la géante russe Rosatom pour faire fonctionner les centrales nucléaires françaises.
Alors que l’Union européenne a mis en place un embargo sur la plupart des ressources énergétiques russe, une énergie est toujours à l’abri des sanctions : le nucléaire. L’association Greenpeace a révélé que depuis la fin août, l’industrie nucléaire française continuait de commercer de l’uranium avec la firme Rosatom. Une entreprise fondée par Vladimir Poutine pour servir ses intérêts géopolitiques. C’est elle qui aujourd’hui occupe la centrale de Zaporijia et fait subir des traitements inhumains aux employés ukrainiens.
Cette poursuite du commerce nucléaire, alors que la guerre continue de faire rage, est absolument scandaleuse et est en totale contradiction avec nos engagements en faveur de l’Ukraine. Elle confirme aussi à quel point le nucléaire ne permettra jamais notre indépendance énergétique, malgré les arguments mis en avant par les tenants de l’atome.
J’ai donc demandé à la ministre de clarifier la position de la France, de lever les contractions et l’opacité qui règnent autour de l’industrie nucléaire, et de mettre fin à ce régime d’exception, en cohérence de notre soutien au peuple ukrainien. La réponse de la ministre, lacunaire, n’a pas permis de sortir du flou sur ces pratiques qui nous rendent, de fait, complices de Poutine. Il faut sortir de cet aveuglement et de cette inertie sur le nucléaire, qui ne préservera ni notre indépendance, ni le climat.
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