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Retour sur l’examen en commission de ma proposition de loi fixant de nouveaux objectifs énergie-climat

Malgré l’urgence climatique et l’impérieuse nécessité d’inscrire de nouveaux objectifs en matière de trajectoire énergétique dans la loi, le constat est simple : non seulement le gouvernement n’a pas déposé de loi de programmation avant la date fatidique du 1er juillet 2023, mais, pire encore, toute volonté d’en présenter une au Parlement a été abandonnée.

En tant qu’écologistes, nous ne pouvons nous résoudre au fait que notre pays n’adopte aucune feuille de route claire pour concrétiser les objectifs climatiques ambitieux portés à l’échelle européenne. Sans loi, nous ne gagnerons pas la bataille pour le climat ! C’est forte de cette conviction, qu’avec le groupe parlementaire écologiste, nous avons usé de notre droit d’initiative parlementaire pour déposer une proposition de loi instaurant de nouveaux objectifs énergie-climat.

L’examen en commission de cette proposition de loi, qui s’est tenu de manière sérieuse, apaisée et constructive ce mercredi 27 mars, a permis de mettre en lumière deux enseignements majeurs.

D’abord, un consensus existe chez les député•e•s, sur la nécessité de légiférer sur une loi car nous mesurons l’ampleur de l’urgence de définir un cap clair pour la transition énergétique.

Ensuite, il existe des convergences de fond sur le chemin énergétique à tracer pour la décennie à venir : seule la réduction de nos consommations et le recours accru aux énergies renouvelables sont possibles pour nous passer des énergies fossiles et faire face aux difficultés de bouclage entre l’accroissement rapide de la consommation d’électricité et les capacités de production disponibles. Que l’on soit pour ou contre le nucléaire, nous sommes tous•tes forcé•e•s de constater qu’il n’y aura aucune nouvelle centrale capable de voir le jour avant 15 à 20 ans.

La conclusion est donc simple : il existe bel et bien une volonté et un espace politique dans notre Assemblée pour faire adopter une loi de programmation énergie-climat pour les dix prochaines années, basée sur des constats, des faits et des prospectives énergétiques. Je m’en félicite et je dis : allons-y en hémicycle !

Certes, nous avons (et ce n’est pas une surprise) un désaccord sur la période qui suit, à savoir celle de 2035/2040 à 2050 : pour atteindre la neutralité carbone, faut-il se lancer dans la construction de nouveaux réacteurs nucléaires ? Ce temps de débat viendra, mais dans l’immédiat, il est hors de propos. L’urgence, c’est d’intensifier la production d’énergies renouvelables. Aussi, malgré l’opportunité et les gestes d’ouverture que j’ai donnés sur cette proposition de loi, je regrette que le groupe Renaissance ait imposé ce débat de « l’après » pendant l’examen en commission. Ceci n’en valait pas la peine et cela risque d’occulter nos convergences et d’exacerber nos divergences…

Sur un sujet aussi majeur que sont le climat et l’énergie, ne fragilisons pas ce large consensus, que nous avons mis en lumière grâce à ma proposition de loi. Dans la lutte contre le réchauffement climatique, ce qui nous rassemble doit impérativement être plus important que ce qui nous divise.

Je pose donc une question simple à l’ensemble de mes collègues : souhaitez-vous sincèrement agir pour le climat et réduire drastiquement notre empreinte carbone dans les dix ans à venir, en travaillant et adoptant avec le plus large consensus possible une loi de programmation énergie-climat, ou souhaitez-vous renoncer à cette ambition commune, en nous enfermant dans des débats stériles autour du nucléaire, qui n’est ni le sujet ni la réponse à court et moyen terme ? Voulez-vous sérieusement que le climat fasse les frais de la question du nucléaire ?

Pour voir ou revoir les débats en commission autour de ma proposition de loi en commission : cliquez-ici !

1 réflexion au sujet de « Retour sur l’examen en commission de ma proposition de loi fixant de nouveaux objectifs énergie-climat »

  1. Contrairement à ce que vous écrivez, être pour contre le nucléaire ce n’est pas « hors de propos dans l’immédiat », car c’est dans l’immédiat que les décisions et les mises en chantier vont avoir lieu. Une fois le processus engagé il ne sera plus possible de faire marche arrière. Le nucléaire a vécu et montré ses graves limites, il faut donc en sortir et le plus vite sera le mieux.
    La priorité climatique ne doit pas être prétexte à faire l’impasse sur cet autre problème que constitue le nucléaire. Les énormes concessions faites par le gouvernement au monde agricole (pour ce qui est de sa branche XXL FNSEA) n’a rien d’une stratégie à dupliquer par les écolos en matière de transition énergétique et climatique.
    Cordialement,
    Georges DAVID

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