La semaine dernière était notre semaine officielle de rentrée. Pourtant, dès début septembre nous étions sur le pont, en commission, pour interroger les ministres sur les textes à venir et plus généralement sur leurs feuilles de route ministérielles, mais aussi pour auditionner différents acteurs institutionnels et économiques dans ce contexte de crise énergétique.
Mais ce n’est finalement que le lundi 3 octobre dernier, que nous avons retrouvé les bancs de l’hémicycle. Plusieurs propositions et projets de lois à l’ordre du jour, notamment les textes budgétaires et celui sur l’assurance-chômage. Cette rentrée parlementaire fut également pour moi synonyme d’un retour à une réalité tragique : être confrontée à 89 député-e-s du Rassemblement national.
Sur l’examen de plusieurs textes, le positionnement de l’extrême-droite, malgré ses efforts pour paraître apaisée et « républicaine », apte à gouverner… fut, au contraire et sans ambiguïté, dangereux et mortifère. Deux exemples :
- Sur le projet de réforme de l’assurance chômage, les parlementaires RN ont déposé une succession d’amendements, relatifs au dialogue social dans les entreprises, pour exclure les étrangers extra-européens puis intra-européens, mais aussi toutes celles et ceux, aux conditions de travail précaires, qui ne parlent pas notre langue française et ne bénéficient pas de concertations sociales acceptables… (un peu de précision ?) : on est bien loin du visage social qu’ils s’efforcent d’afficher !
- Sur les thématiques énergétiques et environnementales, leurs positions sont tout aussi consternantes, et inquiétantes. A l’occasion de l’examen d’une proposition de loi visant à lutter contre les plastiques dangereux pour l’environnement et la santé, les députés de l’extrême droite ont défendu en cascade des amendements pour de repousser les délais d’interdiction de produits toxiques, mais aussi pour refuser des contraintes d’étiquetage de produits dangereux qui informerait les consommateurs. Même sur cette proposition de loi consensuelle et de bon sens, portée par le Modem, ils ont trouvé le moyen de défendre les géants de l’agrochimie plutôt que de protéger les Françaises et les Français.
En bref, une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise est que l’extrême-droite est toujours arc-boutée contre tous les progrès sociaux et écologiques, fondamentalement du côté des privilèges et des nantis. La bonne nouvelle est que nous ne nous laisserons jamais endormir par leur triste comédie de trissotins hypocrites et anti-sociaux !
Julie Laernoes