Le vendredi 15 mars dernier, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, était en déplacement dans l’agglomération nantaise pour visiter un chantier de rénovation énergétique.
Le chantier sur lequel s’est rendu le ministre est un ambitieux projet de rénovation énergétique d’un grand ensemble de plus de 110 logements en copropriété privée situé à Saint-Herblain. J’ai tenu à être présente sur son déplacement pour l’interpeller, devant les rétropédalages du gouvernement ces dernières semaines concernant les politiques de rénovation énergétique. Des retours en arrière profondément problématiques qui détricotent l’ambition jusqu’alors affichée pour accélérer la rénovation performante de nos logements.
En effet, depuis un mois, le gouvernement de Gabriel Attal enchaîne les régressions : réduction d’un milliard du budget de MaPrimeRénov’ ;retour de la priorité donnée aux monogestes, au détriment de la promotion de rénovations globales ;assouplissement du DPE pour sortir les petits logements des passoires thermiques.
Toutes ces annonces sont un non-sens écologique, social et économique total, tant elles auront des conséquences néfastes : sur la structuration de la filière professionnelle de la rénovation, sur les factures énergétiques et la qualité de vie de nos concitoyens et concitoyennes les plus précaires et sur l’indispensable transition écologique.
Elles sont à rebours de toutes les solutions concrètes, plébiscitées par les acteurs de terrain, que j’ai rencontré dans le cadre mon rapport sur la rénovation énergétique rendue l’année dernière. Et, malgré les demandes répétées, à aucun moment, le gouvernement n’a daigné me recevoir pour échanger sur la mise en œuvre des propositions formulées.
Toutes les demandes des professionnels et des porteurs de projet, qui attendent de la visibilité et du soutien de la part de la puissance publiques, vont dans le même sens : prioriser les rénovations globales, renforcer significativement les aides publiques, consolider les dispositifs d’accompagnements portés par les acteurs institutionnels et les collectivités, et réformer le label RGE.
Mais non, le gouvernement n’écoute pas : peu importe ce que disent les acteurs de terrain et les parlementaires qui ont travaillé sur ce sujet, il trace sa route, au détriment de l’urgence sociale et climatique.
Ce chantier nantais prouve qu’il est possible de massifier les rénovations performantes sur de grands ensembles, quand on est volontariste ! Ce qu’a été la Ville et la Métropole de Nantes ces dernières années, en engageant des investissements extrêmement forts, au-delà de celui de l’Etat, pour proposer un dispositif d’accompagnement solide et des aides publiques renforcées.
Il est donc grand temps que le gouvernement fasse de même, en cessant d’utiliser les politiques écologiques et sociales, telle que la rénovation énergétique, comme des variables d’ajustement des finances publiques ! Il faut un vrai cap pluriannuel sur la rénovation, en soutenant la dynamique engagée par les collectivités locales et les acteurs associatifs, et cesser le stop and go pour que nous passions enfin des incantations à l’action ! C’est un impératif énergétique, écologique, social et sanitaire absolument majeur.