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Loi pouvoir d’achat : un texte fait de miette et de charbon

Le projet de loi pouvoir d’achat vient d’être adopté à l’Assemblée nationale. Les dispositions climaticides et l’absence de réponse structurelle à l’urgence sociale ont conduit Julie Laernoes et les députés du groupe Écologiste – NUPES à voter contre ce texte, reflet d’une politique néolibérale, de casse-sociale et d’un modèle ultra-productiviste d’un autre temps.

Excepté la déconjugalisation de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) tant attendue et enfin adoptée après des refus consécutifs, sur le reste, la ligne du gouvernement fût limpide : pas d’augmentation structurelle des salaires et aucune mesure forte pour lutter contre la précarité, protéger nos concitoyens les plus exposés à l’envolé des prix et coûts de l’énergie.

Pour pouvoir gagner plus, il faut réduire les charges et travailler plus : comme à son habitude, le gouvernement a privilégié d’une part, les baisses de cotisations, qui vont encore davantage mettre à mal notre système de protection sociale, et d’autre part les primes, qui viennent se substituer aux salaires et qui en plus dépendent du bon vouloir des entreprises. Pour les autres mesures de solidarités proposées, aucunes ne suivent les niveaux d’inflation record des prix de l’énergie, des matières premières et des denrées alimentaires. Elles limitent à peine la casse.

De plus, plutôt que d’investir massivement dans les économies d’énergies, indispensables pour faire face aux difficultés d’approvisionnement et baisser les factures, le gouvernement a organisé, dans ce texte, la relance des centrales à charbon et l’installation accélérée de nouveaux terminaux méthaniers flottants pour augmenter les capacités d’importation des énergies fossiles les plus sales, en particulier du gaz de schiste américain. Une stratégie cynique qui consiste à perpétuer des écocides sous couvert de pouvoir d’achat… Pourtant la réalité est tout autre : compte tenu de la flambée inévitable des énergies fossiles, cette stratégie entretient notre vulnérabilité énergétique et sociale. Et alors que notre pays subit l’emballement du réchauffement climatique, ces choix du gouvernement en empirent tragiquement les causes et sont en totale contradiction avec nos engagements écologiques.

Pour faire bouger cette ligne totalement à côté de la plaque tant sur l’urgence sociale que climatique, Julie Laernoes, avec ses collègues écologistes et de l’ensemble de la Nouvelle Union Populaire écologique et sociale (NUPES), ont réalisé un travail important d’amendements et défendu avec force des propositions pour permettre d’améliorer réellement la vie des gens tout en protégeant le climat. Des mesures structurelles telles que : 

  • L’instauration du SMIC à 1500€ ou encore la création d’une allocation autonomie, pour permettre à tous de vivre dignement et éviter que les plus précaires ne basculent dans la pauvreté ;
  • La généralisation nationale de l’encadrement des loyers, pour faire face à l’explosion des prix de l’immobilier et permettre une égalité d’accès/de maintien dans le logement ;
  • L’obligation conditionnelle de rénovation énergétique lors des mutations ou des travaux d’immeubles, mais aussi le reste à charge zéro des travaux pour les ménages modestes, afin de faire reculer la précarité énergétique ;
  • La conditionnalité des exonérations fiscales aux multinationales, pour les contraindre au respect de leurs obligations en matière de responsabilité sociale et environnementale ;
  • Et des mesures pour accroître l’efficacité énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables, afin d’atténuer les impacts désastreux du réchauffement climatique.

Mais toutes ces propositions se sont confrontées au mur de la majorité d’Emmanuel Macron et du déni du gouvernement ; rejetées, balayées et même pour certaines déclarées irrecevables car soi-disant sans lien avec la protection du pouvoir d’achat et l’amélioration de la qualité de vie de nos compatriotes.

Pour sa part, Julie Laernoes a tout de même réussi à faire inscrire dans la loi le remboursement des doublons de frais d’incident bancaires, mais aussi des sanctions pour les banques qui ne remboursent pas les consommateurs victimes de fraudes.

Malgré cela, cette loi, adoptée avec les voix de l’extrême droite, reste une bombe à retardement sociale et climatique !

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