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Rénovation énergétique : le gouvernement bloque une avancée majeure !

Face la situation énergétique actuelle, les difficultés d’approvisionnement et les factures qui s’envolent, le gouvernement parle aujourd’hui bien volontiers de « sobriété ». Pourtant, il ne semble être guidé que par l’idéologie de la consommation à court terme, puisqu’en guise de sobriété, il impose aux ménages et aux collectivités de modérer ou décaler leurs consommations énergétiques : une politique de culpabilité qui fait de chaque individu l’unique responsable de sa situation et qui pèsera avant tout sur les plus fragiles.

En réalité, les mesures justes à prendre d’urgence pour passer l’hiver sont les mêmes que celles qui doivent nous permettre de transformer profondément notre modèle énergétique, de faire baisser structurellement les prix de l’énergie et de préserver une planète vivable. Et la mesure d’efficacité énergétique la plus urgente, qui transformera durablement la qualité de l’habitat tout en contribuant à mettre la France sur la bonne trajectoire de réduction de ses émissions de gaz à effets de serre : c’est la rénovation énergétique, pour laquelle nous accumulons aujourd’hui un retard sérieux et inquiétant…

Avec mon groupe, nous avons donc proposé des mesures concrètes et opérationnelles dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2023, en reprenant les propositions de nombreux travaux d’expert.e.s, pour financer un plan massif de plus de 9 milliards d’euros dans la rénovation thermiques des logements et bâtiments. Et lundi dernier, une majorité de député.e.s, de droite comme de gauche, ont voté ces propositions portées notamment par ma collègue Eva Sas. Un progrès démocratique majeur que le gouvernement a décidé de supprimer via un énième 49.3.

En balayant ainsi d’un revers de la main ces 9 milliards investissements, votés par la représentation nationale, et qui sont indispensables pour mettre fin au désastre social et climatique de la précarité énergétique, dont souffrent près de 12 millions de citoyen.nes, le gouvernement relègue volontairement et une nouvelle fois au second rang la bataille climatique et énergétique pour protéger et sauvegarder en priorité un système économique incompatible avec la transition écologique. Cette fuite en avant est non seulement plus possible, mais intenable et irresponsable face à l’urgence climatique et sociale !

Julie Laernoes

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