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Soutien aux grévistes du CHU de Nantes : il est urgent d’agir !

La situation de notre système de soin est terriblement en danger. Celles et ceux qui portent ce service public si essentiel sont à bout de force. Nous sommes donc allés à la rencontre de l’intersyndicale du CHU de Nantes pour soutenir le mouvement de grève illimitée en cours depuis mi-octobre, écouter et dialoguer avec le personnel, faire un point de la situation : une visite avec Sandrine Rousseau, députée écologiste ainsi que mes collègues Andy Kerbrat, Ségolène Amiot et Jean-Claude Raux députés NUPES de Loire-Atlantique.

Des témoignages et des constats toujours plus alarmants qui ont mené le personnel de notre hôpital public à se mettre en grève : perte de sens des métiers du soins et dysfonctionnement structurel de l’hôpital qui mettent en souffrance autant le personnel que les patient·e·s. Ce constat n’est malheureusement pas une surprise. Depuis presque 30 ans, les gouvernements successifs ont participé à la casse de l’hôpital et de notre système de santé publique. Géré comme une entreprise à coups de critères de performance et de coupes budgétaires, la France, 6e pays le plus riche au monde, est aujourd’hui dans l’incapacité d’offrir un accès aux soins à tou·te·s ainsi que des conditions de travail digne à son personnel.

Nous en sommes arrivés à un stade où nous demandons l’impossible au personnel soignant et administratif : celui de trier les patient·e·s, que ce soit des enfants ou des personnes âgées. C’est une situation inhumaine qui ne se règlera pas avec les rustines du gouvernement : tous les secteurs sont en souffrance, qu’il s’agisse de la pédiatrie, de la psychiatrie, de la gérontologie ou des urgences.

Pourtant, les solutions sont connues de tou·te·s et portées par les syndicats depuis de nombreuses années. Il nous faut redonner des moyens concrets dès à présent au risque de voir notre hôpital public s’effondrer. Cela passe par quoi ?

  • Améliorer radicalement les conditions de travail du personnel et revenir à la première mission du système public de santé : celui de soigner avec dignité les malades.
  • Lancer un plan national de recrutement et de revalorisation des métiers. Plus de malades et moins de soignants : cette situation n’est pas tenable. Il est temps d’agir ! Nous devons aussi préparer la France à faire face à un papy-boom et à une augmentation du besoin de soins. Ce chantier doit concerner tous les corps de métiers, du personnel administratif au personnel soignant. Il est plus qu’urgent de revaloriser les salaires des infirmièr·e·s, des aides-soignant·e·s et du personnel administratif. Une donnée parle pour elle-même : 50% des infirmiers·ères formé·e·s quittent leur poste au bout de 5 années d’exercice. C’est la preuve d’une perte de sens et d’un manque de considération de ces métiers pourtant si essentiels. Il est également nécessaire de supprimer tout numerus pour la formation des médecins et de donner les moyens aux universités de former davantage de personnes ! Pendant de nombreuses années, le numerus clausus a limité le nombre de médecins formés et a contribué aux problèmes structurels auxquels nous faisons face aujourd’hui : déserts médicaux, spécialités où les délais d’attente pour un rendez-vous dépassent souvent les 6 mois ou encore difficultés à trouver un médecin généraliste. Le numerus apertus, mis en place en 2021, était censé augmenter le nombre de places en permettant aux universités de définir elles-mêmes le nombre de places ouvertes. Ce n’était qu’un miroir aux alouettes : sans moyens supplémentaires, les universités – déjà fortement contraintes financièrement – ne peuvent pas accueillir davantage.
  • Mettre fin aux logiques économiques qui prévalent sur le service public, à travers les différentes réformes de l’hôpital et notamment celle de la tarification à l’acte (dit aussi T2A). Celle dernière donne une valeur aux différents actes médicaux et les rémunère en fonction de l’activité médicale réalisée. Aujourd’hui, les effets pervers de cette tarification sont connus de tou·te·s : elle entraîne une « course à la rentabilité » où les hôpitaux sont incités à réaliser le plus d’activités possibles, en particulier les activités bien rémunérées. Ainsi, si les interventions chirurgicales sont bien rémunérées, les actions de prévention ou de longue prise en charge (psychiatrie, maladies chroniques ou suivi des personnes âgées) le sont beaucoup moins. Il est donc plus qu’urgent de sortir du tout T2A pour permettre de réinvestir massivement dans l’ensemble des filières et pour redonner du sens aux métiers.

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